Mobilité intergénérationnelle en France : le rôle de l’orientation post-bac et des effets de pairs
La mobilité intergénérationnelle demeure limitée en France : les positions économiques tendent à se transmettre d’une génération à l’autre. Seuls 9,7% des enfants issus des 20% des familles les plus modestes font partie des 20% les plus aisés une fois adultes, contre 38,4% de ceux nés dans des familles favorisées. La France se situe ainsi parmi les pays développés où la mobilité sociale est la plus faible.
L’enseignement supérieur joue un rôle clé dans cette reproduction sociale. Seuls 30% des jeunes dont les parents sont parmi les 20% les moins favorisés en termes de revenus obtiennent un diplôme du supérieur, contre 80% de ceux dont les parents sont les plus favorisés. Ces différences apparaissent dès l’orientation post-bac : à résultats équivalents, les meilleurs bacheliers issus de milieux moins favorisés candidatent nettement moins aux formations les plus sélectives, en partie par autocensure ou par manque d’information sur les parcours possibles, mais aussi du fait des contraintes financières.
L’étude montre également, de manière inédite, que les trajectoires des anciens élèves d’un lycée influencent significativement les choix d’orientation des cohortes suivantes. Lorsqu’un élève est admis dans une formation du supérieur, cela augmente la probabilité que les lycéens de la promotion suivante tentent à leur tour d’y entrer : voir "quelqu’un d’ici" réussir rend l’hypothèse plus concrète et accessible. Les professeurs principaux jouent à cet égard un rôle de relais important.
Ce Focus examine enfin plusieurs leviers pour réduire ces écarts d’opportunités, allant du renforcement de l’accompagnement à l’orientation et des liens entre anciens et nouveaux élèves, à une diversification des conditions d’accès aux formations les plus sélectives, afin de favoriser la mobilité sociale.




