Politique économique et croissance en Europe



Philippe Aghion, Élie Cohen et Jean Pisani-Ferry Parution : 23.03.2006 Les États-Unis ont une croissance plus dynamique que l’Europe, et l’avance américaine en termes de niveau de vie ne se résorbe pas. Ce constat est maintenant largement partagé, mais ses causes font l’objet d’interprétations très diverses et parfois contradictoires : préférence collective pour le loisir de la part des Européens, insuffisance de la demande en zone euro, combinaison d’une intégration inachevée et de l’insuffisance des réformes au niveau national, enfin incapacité de l’Allemagne, la France et l’Italie à mener des réformes, par opposition aux petits pays. Les auteurs du rapport ne rejettent pas en bloc ces thèses, mais soulignent qu’aucune d’elles n’est satisfaisante, car toutes négligent les déficiences du système de politique économique dont s’est dotée l’Union. Sur la base d’une analyse des insuffisances de l’Europe en matière économique et institutionnelle, les auteurs avancent un certain nombre de propositions. Celles-ci s’inscrivent dans le cadre des traités existants et visent à être réalistes, elles n’en constituent pas moins une véritable relance de l’Europe par l’économique, à un moment où celle-ci, après le non à la constitution, est en manque de projet mobilisateur. Ces propositions s’articulent autour de quelques grands axes :  recentrer l’intégration dans les domaines porteurs de croissance ;  conserver la décentralisation des réformes, notamment celles touchant au fonctionnement du marché du travail, sauf en matière de politique de recherche, pour tenir compte des externalités ;  améliorer le cadre de la politique macroéconomique, dans le double but de permettre une véritable gestion du cycle économique et d’accompagner les réformes structurelles pour en diminuer les coûts immédiats. Commander le rapport La lettre Analyses Économiques n° 1/2006 - Janvier 2006 Le retard de l ’Europe sur les États-Unis est un constat largement partagé, mais ses causes font l’objet d’interprétations très diverses. L’originalité du rapport de Philippe Aghion, Élie Cohen et Jean Pisani-Ferry est de tester une nouvelle hypothèse, en mettant l’accent sur le caractère défaillant du système de politique économique dont l’Europe s’est dotée. Tout en restant dans le cadre institutionnel actuel, les auteurs avancent un certain nombre de recommandations réalistes. Ce rapport a été discuté en présence du Premier ministre le 14 septembre 2005. Cette lettre, publiée sous la responsabilité de la cellule permanente, reprend les principales conclusions tirées par les auteurs.

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